segunda-feira, 27 de junho de 2011

Anatomia, subsídios para um estudo VIII

Lettres persanes

LETTRE XXX.
RICA AU MEME.
A Smyrne.
Les habitants de Paris sont d'une curiosité qui va jusqu'à l'extravagance. Lorsque j'arrivai, je fus regardé comme si j'avais été envoyé du ciel: vieillards, hommes, femmes, enfants, tous voulaient me voir. Si je sortais, tout le monde se mettait aux fenêtres; si j'étais aux Tuileries, je voyais aussitôt un cercle se former autour de moi; les femmes mêmes faisaient un arc-en-ciel nuancé de mille couleurs, qui m'entourait. Si j'étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure: enfin jamais homme n'a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d'entendre des gens qui n'étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux: Il faut avouer qu'il a l'air bien persan. Chose admirable! Je trouvais de mes portraits partout; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m'avoir pas assez vu.
Tant d'honneurs ne laissent pas d'être à la charge: je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare; et quoique j'aie très bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d'une grande ville où je n'étais point connu. Cela me fit résoudre à quitter l'habit persan, et à en endosser un à l'européenne, pour voir s'il resterait encore dans ma physionomie quelque chose d'admirable. Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. Libre de tous les ornements étrangers, je me vis apprécié au plus juste. J'eus sujet de me plaindre de mon tailleur, qui m'avait fait perdre en un instant l'attention et l'estime publique; car j'entrai tout à coup dans un néant affreux. Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu'on m'eût regardé, et qu'on m'eût mis en occasion d'ouvrir la bouche; mais, si quelqu'un par hasard apprenait à la compagnie que j'étais Persan, j'entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement: Ah! ah! monsieur est Persan? C'est une chose bien extraordinaire! Comment peut-on être Persan?
A Paris, le 6 de la lune de Chalval, 1712.

"Gonçalo M. Tavares vence grande prémio da Associação Portuguesa de Escritores"

O homem é mesmo bom. Vou comprar amanhã "Uma viagem à Índia"

Origem dos sonhos esquecidos

Entre a bicicleta e a laranja
vai a distância de uma camisa branca
Entre o pássaro e a bandeira
vai a distância dum relógio solar
Entre a janela e o canto do lobo
vai a distância dum lago desesperado
Entre mim e a bola de bilhar
vai a distância dum sexo fulgurante
Qualquer pedaço de floresta ou tempestade
pode ser a distância
entre os teus braços fechados em si mesmos
e a noite encontrada para além do grito das panteras
qualquer grito de pantera
pode ser a distância
entre os teus passos
e o caminho em que eles se desfazem lentamente
Qualquer caminho
pode ser a distância
entre tu e eu
Qualquer distância
entre tu e eu
é a única e magnífica existência
do nosso amor que se devora sorrindo

Mário-Henrique Leiria
Antologia da Poesia Surrealista Portuguesa

Assírio & Alvim 1998

Escorpião ou lacrau

Sou como um escorpião: não faço mal a ninguém mas, quando me pisam, ferro logo.
(É preciso explicar que estou para a astrologia como uma mosca para uma pintura de Rembrandt)

Anatomia, subsídios para um estudo VII